Il n'y a jamais eu autant de cyclistes à Bruxelles, et on s'en réjouit ! Après des chiffres 2020 et 2021 impactés par la crise sanitaire, l'année 2022 rattrape non seulement la situation "avant COVID", mais dépasse largement les chiffres de 2019. L'Observatoire bruxellois du vélo décortique les tendances 2022 dans son nouveau rapport, qui inclut désormais une "enquête continue" auprès d'un échantillon d'utilisateurs·trices du vélo. 

+43,7% : c'est la progression du nombre de cyclistes comptés à l'heure de pointe du matin en 2022 par rapport à l'année précédente. Après une année 2021 encore marquée par la crise, il est surtout important de souligner que non seulement les chiffres ont rattrapé ceux d'avant-crise, mais ils les dépassent largement. Cette augmentation est également confirmée par les données des compteurs cyclistes automatiques (qui enregistrent les passages des cyclistes sur une série de pistes cyclables en région bruxelloise). S'il y a encore beaucoup à faire pour faire de Bruxelles une ville "cyclo-friendly", on se réjouit de voir que le développement de la politique cyclable dans notre capitale porte ses fruits ! 

évolution des tendances en 2022

  • La pratique du vélo reste encore largement masculine : parmi les cyclistes observés à l'heure de pointe du matin, 60% des cyclistes sont des hommes, contre 40% de femmes (42% en 2021).

  • La progression du casque (non obligatoire) continue : 65% des cyclistes portent un casque (62% en 2021). Les femmes le portent plus que les hommes, les utilisateurs de vélos électriques davantage que les utilisateurs de vélos "classiques". Bien qu'obligatoire pour les conducteurs de speed pedelecs, ils ne sont "que" 85% à en être équipés. 
     
  • Le vélo électrique poursuit son ascension : il représente 36% des vélos observés à l'heure de pointe (30% en 2021). Les speed pedelecs, bien que toujours marginaux, se font également plus présents (5%).
     
  • 7% des vélos sont des vélos-cargos (6% de vélos "familiaux", 1% de vélos destinés à la cyclo-logistique). 
     
  • 82% des cyclistes circulent avec l'éclairage règlementaire, mais ils sont encore près de 10% à circuler sans aucun éclairage. La belle progression observée cette année semble indiquer que les campagnes de sensibilisation portent leurs fruits.

  • 84% des cyclistes utilisent un bon cadenas pour attacher leur vélo, et 24% des cyclistes sécurisent à la fois le cadre et la roue avant de leur vélo. 
     
  • Moins de 5% des vélos disposent d'un sticker d'identification mybike.brussels destiné à décourager le vol. On peut espérer que la généralisation prochaine de ce dispositif à l'ensemble de la Belgique va encourager davantage de cyclistes à y avoir recours. 

L'enquête continue... 

Depuis 2021, l'Observatoire du vélo réalise une enquête continue, en interrogeant un échantillon de cyclistes sur différentes thématiques. En 2022, 446 cyclistes se sont prêtés à l'exercice. 

L'enquête diffuse de très nombreuses informations sur le profil de ces personnes qui utilisent le vélo, sur leurs trajets, leur satisfaction vis-à-vis des infrastructures, l'accidentologie, le vol de vélo... 

Nous relevons :

  • le profil assez typé des répondant·e·s : majoritairement des employé·e·s (68%), majoritairement des diplômé·e·s de l'enseignement supérieur (87%), et qui utilisent régulièrement le vélo (au moins 5 fois par semaine pour 78,7%). 
     
  • une satisfaction globale vis-à-vis de l'infrastructure cyclable : ils sont 47,5% à se déclarer positifs, contre 27,7% de (plutôt) mécontent·e·s.

Piste cyclable séparée à Bruxelles

  • un sentiment très mitigé concernant la sécurité : 39% déclarent ne pas (du tout) se sentir en sécurité à vélo. À l'opposé, ils sont 38% à s'estimer en sécurité. Le sentiment d'insécurité est plus prononcé chez les femmes que chez les hommes. 
     
  • la possibilité de stationner facilement son vélo, sur des arceaux en rue comme de manière sécurisée à leur domicile pour 64% des répondant·e·s
     
  • 32% des répondant·e·s ont eu au moins un accident à vélo lors des deux dernières années. Avec l'implication d'un·e automobiliste dans 48% des cas, seul·e dans 42% des cas. Dans le cas de chute isolée, ce sont les rails de trams qui constituent le facteur majeur (34%), puis le sol glissant (30%), et enfin ex aequo l'inattention du cycliste et le mauvais aménagement de la voirie (18%). 

Florine CUIGNET

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