Il existe beaucoup de manuels qui détaillent comment aménager une rue en zone 30. Les techniques sont maintenant éprouvées et appliquées un peu partout en Belgique. Toutefois, la mise en zone 30 d’une seule rue à la fois a de nombreux inconvénients.

Aménager une zone 30 rue par rue implique :

  • un coût élevé,
  • une efficacité limitée pour sécuriser tout un quartier,
  • une certaine injustice sociale (pourquoi protéger seulement les habitants de cette rue ?),
  • une faible accoutumance des automobilistes à lever le pied.

Pour pallier les inconvénients de cette approche isolée, certains experts prônent maintenant la mise à 30 km/h de périmètres plus larges, voire de quartiers entiers. Ce qui est beaucoup plus lisible pour tous : on quitte un boulevard de transit pour rentrer dans un quartier, ça signifie qu’on lève le pied. Et c’est aussi la tendance à l’étranger (Graz, Zurich, Lorient, Angers, Portsmouth, Berlin…).

Mais comment le gestionnaire de voirie doit-il s’y prendre pour apaiser un quartier ? Concrètement, il n’est pas nécessaire de réaménager chaque rue mais par contre, il faut bien marquer toutes les entrées, et traiter ensuite seulement les lieux où les vitesses continuent à rester élevées (avec, par ordre d’importance, les carrefours puis les sections courantes).

Zone 30 à Namur


Des dispositifs peu coûteux peuvent être utilisés (il n’est pas toujours nécessaire de refaire la voirie pour la rétrécir par exemple), pour arriver à un résultat efficace avec des moyens limités. Des radars préventifs peuvent aussi calmer les esprits et contribuer au changement de mentalité.

Au final certes, tout le monde ne respectera pas le 30 km/h stricto sensu, mais les quartiers réaménagés voient leur trafic ralentir. Et chaque km/h épargné est au final un énorme bonus pour la sécurité routière et la convivialité du quartier.

Luc Goffinet

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