À l’automne 2021, notre association s’est jointe aux 3000 Bruxellois qui ont participé à CurieuzenAir, la plus grande enquête citoyenne sur la qualité de l’air jamais menée à Bruxelles. Les conclusions de la recherche sont désormais disponibles : elles démontrent une grande disparité à l’échelle régionale, entre des quartiers socio-économiquement vulnérables et des quartiers verts et aisés. Bonne nouvelle toutefois : la qualité de l’air s’est améliorée ces dernières années. 

A côté de l’amélioration de la sécurité routière et de l’augmentation de la part des déplacements réalisés à vélo, la qualité de l’air (respect des normes OMS) constitue l’un des grands objectifs du GRACQ pour cette législature. En 2017, le thermomètre cycliste du GRACQ démontrait que la pollution de l’air constituait un frein à la mise en selle pour 70% de personnes ne pratiquant pas le vélo à Bruxelles (bien plus que la moyenne nationale de 57%). Et seuls 9% des cyclistes bruxellois estiment "bonne" la qualité de l’air sur leurs trajets. 

Il était dès lors logique pour le GRACQ de prendre part à cette grande campagne de mesure des concentrations en dioxyde d’azote (NO2). Rappelons que le NO2 est une substance nocive non seulement pour la santé (irritation des voies respiratoires, aggravation de l’asthme ou de la bronchite chronique) mais également pour l’environnement (smog, pluies acides). Selon Bruxelles Environnement, le trafic serait responsable de 44% des émissions de dioxyde d’azote en région bruxelloise ! Le vélo est donc un réel atout pour améliorer la qualité de l’air au sein de notre capitale. 

CurieuzenAir - Mesure de la qualité de l'air au secrétariat général du GRACQ

Les principales conclusions de CurieuzenAir

  • Du 25 septembre au 23 octobre 2021, 3.000 Bruxellois·es ont mesuré la concentration de NO2 dans leur rue à l’aide d’un appareil de mesure placé sur leur façade. Un pourcentage élevé de mesures (83 %) a satisfait à tous les critères de contrôle de qualité, ce qui permet d’obtenir une estimation fiable de l’exposition au NO2 pour tous les habitants de la Région de Bruxelles-Capitale. 

  • La qualité de l’air varie considérablement dans la Région de Bruxelles-Capitale. CurieuzenAir révèle à la fois des hotspots locaux de pollution au NO2 (1,4% des emplacements sont au-dessus du seuil européen de 40 μg/m3) et des zones urbaines avec une très bonne qualité de l’air (1,6% des emplacements restent sous le seuil de l’OMS de 10 μg/m3). Les émissions du trafic local et la mauvaise ventilation des rues canyons apparaissent comme les principaux facteurs des différences de qualité de l’air observées.
  • CurieuzenAir confirme que la qualité de l’air à Bruxelles s’est considérablement améliorée ces dernières années. Le niveau de dépassement (pourcentage de lieux dépassant la limite européenne de 40 μg/m3) n’est que de 1,4% en 2021, contre 50% en 2010 et de 10% en 2019. Cette amélioration résulte à la fois d’une meilleure technologie et d’une diminution de l’intensité du trafic.
  • Les pollutions atmosphériques par le NO2 au niveau des rues continuent d’avoir un impact substantiel sur la santé. CurieuzenAir révèle que 98,6% de la population bruxelloise vit ou travaille à un endroit qui dépasse le niveau de concentration à partir duquel l’Organisation mondiale de la santé estime que des effets sur la santé commencent à apparaître.
  • CurieuzenAir révèle un schéma clair d'"inégalité de l’air" : il existe un lien évident entre le statut socio-économique des habitants et la qualité de l’air. Les zones à forte densité de population connaissent des niveaux de NO2 plus élevés, et les personnes ayant un revenu plus élevé ont tendance à profiter d'une meilleure qualité de l’air à leur domicile (bien qu’elles possèdent plus de voitures).

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