Si rouler sur un vélo à assistance électrique (e-bike) requiert moins d'efforts que sur un vélo classique, son impact positif sur la santé n'en est cependant pas moindre. Une nouvelle étude, menée dans sept villes européennes, montre que celles et ceux qui passent de la voiture ou des transports en commun à l'e-bike augmentent clairement leur activité physique, tandis que les autres parcourent eux de plus longues distances.

Femme sur un VAE

Les chercheurs ont basé leur recherche sur un échantillon de 10.000 personnes vivant à Anvers, Barcelone, Londres, Örebro, Rome, Vienne et Zurich. Les participants ont effectué ensemble 40.553 déplacements entre 2014 et 2017. Ils ont été classés en trois groupes : e-bikers, cyclistes et non cyclistes.

Le groupe des e-bikers était en moyenne plus âgé et possédait plus souvent une voiture. Au niveau de la fréquence et de la durée d'utilisation du vélo, celle-ci s'est révélée être la même entre les e-bikers et les cyclistes sans assistance.

Par contre les e-bikers font des trajets plus longs (9,4 km) que les cyclistes ordinaires (4,8 km). Les e-bikers ont aussi déclaré des kilomètres à vélo sans assistance (2,5 km par jour !). Autre conclusion de l'étude : les trajets "électriques" ne sont pas plus "récréatifs" que les autres.

Quid de l'activité physique ?

Sur la base des kilomètres parcourus et des types de vélos, les chercheurs ont calculé une activité physique de mobilité équivalente entre le groupe des e-bikers et celui des cyclistes. Celle-ci est supérieure dans tous les cas à celle des non cyclistes.

Si, a priori, on pourrait penser que le vélo à assistance électrique entraîne moins d'efforts physiques, les déplacement plus longs compensent en grande partie cette différence. Et le solde est définitivement comblé par l'utilisation additionnelle du vélo classique par les e-bikers (qui possèdent souvent plusieurs vélos).

Les chercheurs n'ont donc pas constaté l'effet souvent redouté par le passage au vélo à assistance électrique : une diminution de l'activité physique. Substituer les vélos entre eux ne change pas la donne. En outre, comme il séduit plus facilement les automobilistes (notamment au niveau des distances à parcourir et du relief) le vélo à assistance électrique permet d'augmenter fortement l'activité physique de ces derniers.

Cette conclusion va dans le même sens que celle du Clinical Journal of Sport Medicine en 2018 : "En dépit de leur assistance électrique, les e-bikes disposeraient d’un potentiel d’amélioration de l’aptitude cardio-respiratoire comparable à celui du vélo classique".

Modes de déplacement abandonnés et motivations

Dans l'étude européenne, les trajets effectués en vélo électrique se susbtituent à 25% à des trajets motorisés (voiture/moto), à 23% à des trajets à vélo et à 15% aux transports en commun. À Anvers l'e-bike se substitue surtout à la voiture et au vélo, tandis qu'à Zurich ce sont les transports en commun qui en pâtissent le plus.

Les chercheurs notent également que le vélo électrique ne remplace jamais totalement un autre mode de transport. Mais il s'ajoute souvent à la panoplie des modes utilisés. Enfin, les motivations principales des e-bikers sont les suivantes :

  • Réduction de l'effort physique (26%)
  • Gain de temps (24%)
  • Aller plus loin à vélo (24%)

Luc Goffinet

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