Un article paru dans le journal L’Avenir du 19 septembre évoquait la demande de quatre associations d’abandonner le projet de RAVeL entre Houyet et Anseremme. À cet effet, elles adressaient un courrier au député provincial Jean-Marc Van Espen ainsi qu’au bourgmestre de Houyet dénonçant ce projet qualifié de “dévastateur”.

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S’il est facile de brandir les effets négatifs d’un tel projet, encore faut-il en évaluer toutes les dimensions : de l’impact écologique (où rien à ce jour n’est encore précisé) à l’impact sociétal pour les utilisateurs de ces voies lentes en passant par l’impact économique pour toute cette région.

Se draper dans un rôle de “chevaliers de la protection de la nature” et estimer que les cyclistes constituent une menace permanente pour les espèces en voie de disparition, est réducteur. À vous lire, supprimons les kayaks, interdisons les touristes. Barricadons ces endroits enchanteurs sous prétexte de les protéger de tout danger face aux envahisseurs de tous poils. À vous écouter, il ne faudrait ni route, ni chemin de fer. C’est ce qui s’appelle une pensée dogmatique.

Rappelons aux détracteurs que les RAVeL sont exclusivement réservés à la mobilité lente qui par principe respecte l’environnement. Le tronçon RAVeL Houyet – Anseremme d’une petite quinzaine de kilomètres constitue à coup sûr un maillon indispensable dans le réseau de voies lentes en Wallonie.

Nous pensons qu’une solution réaliste se doit d’être trouvée. Ce n’est pas en jetant l’opprobre sur les concepteurs de projets, sur les politiques de déplacements doux que l’on réussira à mener à bien des projets et à trouver une solution acceptable pour tous. À force de dire “oui mais…” ou “non surtout pas”, on finira par décourager les bonnes volontés et éliminer des projets répondant à des objectifs louables. Au contraire, ayez le courage de réfléchir, d’envisager un “oui et…”.

Il existe en effet un réel intérêt du public qui se porte davantage sur la proximité de la Lesse que sur les villages environnants. Remettre en selle des usagers “touristiques” sur des parcours à faible pente, indurés ou non, peut aussi les conduire à prendre leur vélo plutôt que leur voiture pour les déplacements utilitaires. Cette perspective de transfert modal favorable à l’environnement devrait sans doute réjouir certaines associations. Éduquer au respect de l’environnement constituera aussi une des tâches auxquelles il faut faire face.

Nos associations, préoccupées par la mobilité douce et également membres d’Inter-Environnement Wallonie, insistent sur l’importance de la continuité du réseau cyclable wallon avec des cheminements hors fort trafic, à faibles pentes (le vélo c’est pour tout le monde, quelle que soit sa condition physique), un revêtement induré mais qui n’est pas nécessairement constitué d’asphalte (pensons aux personnes à mobilité réduite) ainsi qu’une largeur qui permette de se croiser.

Si une première étude du Service Public de Wallonie révèle le coût élevé de la réalisation de ce tronçon, cet argument ne constitue pas une raison suffisante pour abandonner le projet. Le tourisme durable dans la région passe par une liaison cyclable entre Dinant et Houyet. Nous sommes convaincus que le rôle des associations consiste à être attentif à ce genre de situation et à susciter, autant que faire se peut, un dialogue constructif qui permette de débloquer les problématiques, trouver des solutions alternatives pour les quelques kilomètres de passages cyclables qui manquent dans la vallée.

Gageons qu’en cette fin d’année 2013, le réseau autonome de voies lentes puisse encore avoir de beaux jours devant lui pour la grande joie des utilisateurs ! Puisse ce département disposer des moyens de développer et mettre en exergue une véritable politique cohérente de déplacements lents: c’est à ce prix que le RAVeL sera visible et reconnu aux yeux de tous.

Pour le GRACQ, Luc Goffinet
Pour Chemins du Rail, Jacques Botte

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