Le GRACQ se réjouit du projet de 'Déclaration vélo européenne' dévoilé ce 4 octobre à Séville par la commissaire européenne chargée des transports, Adina Vălean. Cette déclaration de principes devrait servir de "boussole stratégique pour les politiques existantes et futures" et à "libérer le potentiel du vélo dans l'Union européenne". Il est maintenant impératif qu'elle soit finalisée rapidement et, surtout, suivie d'actions concrètes.
Sous la pression du Parlement européen et d'une coalition de 18 états membres rassemblés autour de la Belgique (cocorico), la Commission européenne propose de reconnaître (enfin) le vélo comme un mode de transport à part entière, dont il faut s'occuper à tous les niveaux de pouvoir.
Celui-ci sera désormais considéré comme "l'un des modes de transport et de loisirs les plus durables, les plus accessibles, les plus inclusifs, les moins coûteux et les plus sains, et d'une importance clé pour la société et l'économie européennes".
Dans ce projet de Déclaration vélo européenne, qui devrait être finalisé d'ici fin 2023 sous la forme d'un engagement commun des institutions européennes (Commission, Parlement, Conseil), on retrouve 8 principes et 36 engagements, qui visent à stimuler l'utilisation du vélo en Europe. Et aussi à contribuer à la réalisation des objectifs du Green Deal.
Parmi les propositions écrites on relèvera quelques points forts, attendus de longue date :
- prioriser le vélo dans tous les Plans urbains de mobilité durable en Europe
- penser au vélo pour tous les publics (âge, genre, handicap, social...)
- utiliser la TVA réduite 6% pour tous les services vélo (achat, réparation, location)
- créer des standards européens de qualité pour les aménagements cyclables
- développer du parking sécurisé dans les lieux d'intermodalité
- utiliser davantage les financements européens pour développer le vélo
- produire davantage de vélos en Europe (y compris ses composants)
- augmenter la capacité de transport des vélos dans les trains et les bus
- collecter et uniformiser les statistiques européennes sur le vélo
Notre analyse
On se réjouit bien sûr de voir enfin écrits noir sur blanc tous les principes essentiels d'une vraie politique cyclable européenne. D'autant plus qu'ils ont été concertés avec la Fédération européenne des cyclistes (ECF). On attend toutefois de voir comme les institutions européennes, et les états membres, vont les concrétiser dans un futur proche. Surtout qu'il s'agit de principes souvent très généraux et... non contraignants.
Nous relevons aussi qu'aucun objectif de part du vélo dans les déplacements européens n'est fixé dans le projet de déclaration. Le Parlement européen proposait pourtant en février à la Commission de "doubler le nombre de kilomètres parcourus à vélo en Europe d'ici 2030". Un tel indicateur permet en effet de mesurer l'efficacité à long terme d'une politique cyclable.
Malgré tout, ce projet de déclaration européenne envoie aujourd'hui un signal fort : le vélo est un mode de déplacement qui a sa place dans toutes les politiques publiques (de l'international au local). Et ce message est envoyé pour la première fois à tout le continent.