Strasbourg, première étape d’un périple qui nous amènera en Suisse pour étudier la cohabitation entre le vélo et les transports publics. Pour nos premiers tours de roue dans la première ville cyclable de France, nous sommes guidés par Patrick Saule, de l’association cycliste locale CADR67. Quelques impressions, à chaud…

Stationner son vélo

stationnement protégé à Strasbourg

Premiers arrêts dans quelques parkings, dont des véloparcs (abris à vélos disséminés le long des axes de transports publics et accessibles uniquement par badge). Le manque de stationnement vélo semble être un réel problème à Strasbourg : dès leur création, les nouveaux parkings vélo sont prix d’assaut, et rien n’est mis en place pour lutter contre le phénomène omniprésent des “vélos ventouses”. Dans le parking vélo souterrain de la gare, où le stationnement est payant, nous trouvons un vélo avec un avis d’enlèvement datant de… novembre 2011!

Circuler en ville

La première impression qui se dégage est que la pression automobile est relativement limitée à Strasbourg (mais nous sommes un samedi). On croise de nombreux cyclistes, des piétons plus nombreux encore, sans compter les trams. Leur surface vitrée est tout à fait remarquable et invite véritablement au voyage. Il est également possible d’y faire monter gratuitement son vélo en dehors des heures de pointe.

Strasbourg a fait le choix de séparer intégralement les différents modes de transport. Cela a un côté très confortable qui semble convaincre de nombreux cyclistes néophytes de se mettre en selle. Malheureusement, on constate aussi que la logique n’a pas été menée correctement jusqu’à son terme : la continuité des itinéraires cyclistes est problématique et la gestion des carrefours s’avère calamiteuse. Les cyclistes doivent très régulièrement mettre pied à terre et traverser les carrefours en deux temps.

Ce manque de clarté se marque très fortement pour les piétons et les cyclistes, dont les flux sont régulièrement amenés à se croiser de manière anarchique. Les cyclistes sont bien souvent conduits sur des pistes en trottoir, où la cohabitation avec les piétons n’est pas toujours très harmonieuse… Ce qui n’est pas sans rappeler notre rue de la Loi bruxelloise ! Dans le piétonnier de l’hyper-centre, accessible aux vélos, nous avons pu constater qu’il était presque impossible de se déplacer sans descendre de selle. Ce qui ne semble toutefois pas rebuter quelques cyclistes kamikazes.

Un peu de code…

Enfin, nos confrères strasbourgeois peuvent bénéficier de ce panneau carré très pratique, qui les autorise à circuler sur une voie sans toutefois les y contraindre (au contraire de sa variante circulaire qui oblige les cyclistes à circuler sur la piste cyclable, comme c’est le cas en Belgique). Cela laisse le cycliste libre de choisir l’itinéraire qui lui convient le mieux. Cela dit, les panneaux circulaires (D10) n’ont pas été bannis, et il n’est pas rare que des cyclistes soient verbalisés pour ne pas avoir respecté une voie obligatoire. Mais heureusement, à Strasbourg, les amendes des cyclistes sont à moitié prix !

Florine Cuignet

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