Connaissez-vous les "sharrows" ? Il s’agit tout simplement des logos vélo au sol accompagnés d'un fléchage. Si ce type de marquage n’a aucune valeur juridique, il permet néanmoins de rappeler la présence potentielle de cyclistes lorsqu’il n’y a pas la largeur suffisante pour une piste cyclable. Un projet pilote viennois en a mesuré les effets sur la cohabitation entre cyclistes et automobilistes.

Alors que ces sharrows1 sont courants en Belgique, Vienne vient tout juste d’équiper trois rues à l’aide de pictogrammes vélo et de flèches. Pour en mesurer l'impact, l’étude s’est concentrée sur trois points particuliers :

  • La distance de sécurité par rapport au bord de la chaussée : les cyclistes observent une distance de sécurité plus grande par rapport aux véhicules en stationnement  (de 20 cm en moyenne), ce qui réduit les risques de collision avec une portière.
  • Le dépassement des vélos par les véhicules motorisés : la proportion de véhicules qui dépassent un vélo a significativement chuté (entre 1/3 et 2/3).
  • La distance latérale de dépassement : lorsqu’ils dépassent un cycliste, les automobilistes ont tendance à respecter une distance de sécurité plus grande (entre 3 et 12 cm).

Sharrows : situation avant/aprèsSituations "avant" et "après" sur l'Alser Straße à Vienne.

Ces chiffres démontrent clairement l'effet positif de ces marquages sur la sécurité des cyclistes. L’étude a également démontré que les automobilistes ont tendance à s’écarter des logos vélos, même en l’absence de cycliste. Des résultats qui coïncident, selon les auteurs, avec d’autres études menées sur le sujet.

Pour Radlobby, l’association cycliste autrichienne, les sharrows constituent une alternative adaptée pour des voiries où il n’est pas possible de créer de vraies infrastructures cyclables, à condition que le trafic n'y soit pas trop important et que la vitesse maximale autorisée n'y dépasse pas les 50 km/h. 

Florine Cuignet


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1. "Sharrow" est un mot-valise anglais composé de "share" (partager) et "arrow" (flèche). 

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