Alors que pas mal de pays européens ont déjà un plan vélo (la Belgique n’est pas en reste avec ses plans vélo régionaux), la France franchit à son tour le pas en se dotant ce 26 janvier d’un premier plan vélo national. Bien que diversement apprécié dans l’Hexagone, c’est un premier pas important.

Contrairement à beaucoup d’autres plans nationaux, ce plan-ci n’est pas l’oeuvre d’un ministre mais d’un groupe de travail mené par un député de l’assemblée nationale, Philippe Goujon, entouré d’un panel assez recommandable d’experts. Ceci explique le caractère moins “directement exécutable” d’une partie des mesures, puisqu’elles se retrouvent sous la forme de simples propositions au pouvoir exécutif.

Parmi les mesures phares du plan, on retiendra :

  • un objectif ambitieux de 12% des déplacements à vélo en 2020
  • faire de la France la première destination “vélotouristique” en Europe
  • faire de la vélo-éducation à large échelle (pour tous, enfants et adultes)
  • marquer tous les vélos “à la source” (mesure anti-vol)
  • développer le stationnement vélo dans l’habitat collectif (obligations et incitations)
  • réaliser le schéma national des véloroutes et voies vertes
  • mettre en place une indemnité vélo pour les trajets domicile/travail

rencontre à ParisLes critiques du Club des Villes et Territoires Cyclables français ne portent pas tant sur la plan lui-même, que sur les mesures concrètes que compte prendre le ministre des Transports, Thierry Mariani, présent au lancement du plan.

Si le ministre appuie la mise en ouvre du tourne-à-droite au feu rouge, s’il porte bien le budget de réalisation des chaînons manquants des voies vertes de 3 à 4,5 millions d’euros, s’il a bien approuvé un arrêté fixant à 1,5m2 par appartement la surface obligatoire des locaux à vélos dans les immeubles neufs, c’est encore bien timide aux yeux du Club.

L’indemnité kilométrique pour les déplacements domicile/travail est toujours “à l’étude”, de même que les locaux à vélos dans les immeubles de bureaux. Le financement des voies vertes repose quant à lui encore largement sur les pouvoirs locaux. Et, si les trains régionaux prennent bien les vélos, la plupart des TGV les ignorent.

Pourtant on a bien senti ce 26 janvier à Paris un frémissement sur la prise en compte au niveau national du vélo en tant que mode de déplacement. La France souhaite d’ailleurs que le réseau cyclable transnational soit financé par l’Europe au même titre que les autres infrastructures de transport, ce en quoi elle nous rejoint pleinement !

Luc Goffinet

 

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