En France, la loi oblige désormais les autobus qui transportent des voyageurs sur des lignes régulières, en dehors des services urbains, à embarquer cinq vélos (non démontés). Les exploitants installent donc des dispositifs pour s'y conformer. Principalement à l'arrière des véhicules mais, pour certaines compagnies, dans le véhicule lui-même.

C'est la Loi d’orientation des mobilités (LOM), promulguée le 24 décembre 2019, qui impose désormais cette intermodalité vélo/autocars à tous les exploitants :

L. 1272-6 : à compter du 1er juillet 2021, les autocars neufs utilisés pour des services réguliers de transport public routier de personnes, à l’exception des services urbains, sont équipés, à leur mise en service, d’un système pour transporter au minimum cinq vélos non démontés.

On commence ainsi à voir en France des bus dotés de remorques, de porte-vélos à l'arrière1, voire d'emplacements vélo à l'intérieur.


En Normandie, une ligne du réseau de bus Seine-Eure est dotée depuis 2019 de racks à vélos. À l’arrivée du bus, un bouton d’appel à l’extérieur permet de signaler au chauffeur que l’on veut installer son vélo. On place son vélo dans le rack, le chauffeur verrouille le système et on peut monter dans le bus. Durant le voyage, un système de vidéosurveillance permet de s’assurer que les vélos sont toujours là.

Rack bus vélo (intérieur)

Depuis cet été, deux lignes de la Métropole Aix-Marseille-Provence permettent l'embarquement de vélos à l'intérieur du bus, pour répondre à deux types de besoins essentiellement :

  • la desserte de zones d'activités économiques péri-urbaines difficiles d'accès à vélo ;
  • le développement du vélo-tourisme lié à la ViaRhôna.

Dans tous les cas, ces services de transport de vélo sont gratuits. Ils ont par contre un coût d'installation pour les autorités organisatrices du transport. Ces expériences pilotes vont donc permettre de déterminer les solutions optimales, à un coût raisonnable, reproductibles et généralisables ailleurs.

Et chez nous ?

En Belgique, aucune ligne de bus régulière n'autorise l'embarquement de vélos non pliants. Une seule exception existe au TEC, pour le transport de vélos vers l'abbaye d'Aulne au départ de la gare de Charleroi. Mais uniquement les week-ends... en été. C'est peu pour rallier les nombreux endroits non desservis par la SNCB.

Certes notre pays compte beaucoup de lignes urbaines, mais aussi des lignes longues distances et de nombreuses lignes rurales (avec peu de monde dedans en dehors des heures scolaires). De quoi poser chez nous aussi la question du transport des vélos dans les bus.

Luc Goffinet

En savoir plus

1 Dans l'Union européenne un porte-vélo ne peut jamais se trouver à l'avant d'un véhicule, car il augmente la dangerosité en cas de collision avec un usager vulnérable.

19030 personnes soutiennent déjà le mouvement cycliste

Je soutiens le GRACQ