Le plan de politique de stationnement est un outil essentiel dans la gestion globale de la mobilité. En l’occurrence, il devrait servir à libérer l’espace public au profit des des transports publics, des cyclistes et des piétons, afin d’offrir une alternative confortable à la voiture. C’est d’ailleurs un des buts officiels du plan. Hélas, il ne s’agit que d’une fausse promesse : les bénéfices ne seront investis ni dans la mobilité ni dans l’espace public.

Pas de bénéfice pour la mobilité

Pour que les automobilistes comprennent l’intérêt de ce plan, il faut que l’argent des horodateurs serve à améliorer la mobilité et la qualité de vie. Malheureusement, ce sont les Communes qui toucheront la majorité des rentrées financières et rien ne les oblige à les investir dans les infrastructures de mobilité ou dans la modernisation de l’espace public. Cet argent ne servira donc qu’à équilibrer les finances communales.

Toutefois, les bénéfices risquent d’être bien maigres. La ministre des Transports Brigitte Grouwels se félicite d’avoir opté pour des tarifs très faibles, parmi les plus bas d’Europe. En effet, une place de parking coûtera moins cher qu’un ticket de bus. Et une carte de riverain sera 100 fois moins onéreuse qu’un abonnement STIB! Cette modération tarifaire témoigne clairement des priorités de la politique de mobilité.

Pas de mesures ambitieuses

Le handicap majeur de ce plan est d’être décliné en 19 sous-plans communaux et appliqué par des Communes qui n’ont que rarement de grandes ambitions en matière de mobilité. En effet, les pouvoirs locaux s’opposent très fréquemment aux projets d’aménagements de voirie visant à améliorer les conditions de circulation des transports publics, des piétons et des cyclistes car ils impliquent la suppression de places de stationnement. Lors de l’élaboration de ce plan, les Communes ont bataillé ferme pour en éliminer les actions les plus fermes et efficaces, pour limiter les tarifs et multiplier les dérogations.

La majorité des déplacements se fait déjà sans voiture

Le monde associatif se réjouissait de l’arrivée de ce plan de stationnement et en espérait beaucoup. Malheureusement, il sent le pétard mouillé car il regorge de mesures contre-productives. Les nombreuses possibilités de dérogations et d’abonnements, la faiblesse des tarifs, l’absence de mesures contre le parking sauvage sont autant de mesures qui vont ruiner l’efficacité même du plan. En outre, on continue à délivrer des cartes de riverain alors qu’il n’y a plus de places en voirie : des quotas s’imposent pourtant.

En Région bruxelloise, 62% des déplacements se font déjà sans voiture. Malheureusement, le plan de stationnement rate l’occasion de faire de la place à tous les Bruxellois qui, en majorité, se déplacent sans voiture.

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La plateforme SMoB (Sustainable Mobility for Brussels) fédère des associations et habitants défendant les principes d’une mobilité durable à Bruxelles. Elle regroupe : Association de Comités de Quartier Ucclois (ACQU), NoMo - Autrement mobile, Baobab 81, Brusselse Raad voor het Leefmilieu (BRAL), CODA, Comité Colignon, Comité de défense de Saint-Gilles (CODES), Comité de défense des Habitants de Bruxelles-Centre, Fietsersbond, FOE Bruxsel, Groupe de Recherche et d’Action des Cyclistes Quotidiens (GRACQ), Inter-Environnement Bruxelles (IEB), Johanna vzw, La Ligue des Familles (Bruxelles), PlaceOvelo, TreinTramBus!, Wolu-Inter-Quartiers (WIQ), 4X4 Info.

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