La Ville de Bruxelles aurait réalisé 39 kilomètres de nouvelles infrastructures cyclables sous cette législature, si on en croit les déclaration de l'échevine de la Mobilité Els Ampe. "Faux", déclarent plusieurs organes de presse qui ont décortiqué les données fournies par l'échevine. 

Les élections communales approchent et, avec elles, se profile l’heure des bilans. À Bruxelles-Ville, on voit mal comment le bilan vélo pourrait être positif, tant les critiques vis-à-vis de la politique menée par l’échevine de la Mobilité Els Ampe ont été nombreuses : politique électoraliste du "plaire à tout le monde", manque d’écoute dans la mise en œuvre du plan de circulation, absence totale de vision, détricotage d’itinéraires cyclables, concertation de façade et commission vélo dysfonctionnelle

Les cyclistes ont donc été pour le moins surpris d’apprendre que depuis 2013, la Ville avait réalisé… 39 kilomètres de nouvelles infrastructures vélo. Plusieurs organes de presse ont pris la peine de vérifier ce chiffre, et tous arrivent à la même conclusion : ces chiffres sont faux. L’échevine n’a pas hésité à inclure dans ses calculs la Grand Place, dont l’accès est désormais autorisé aux cyclistes, certaines pistes réalisées par la Région, ou encore la zone piétonne des boulevards du centre (qui a remplacé les pistes cyclables marquées réalisées par son prédécesseur). La liste contient en outre des erreurs, comme la longueur de certaines pistes, et il n’est fait nulle part mention des infrastructures cyclables supprimées sur certains axes.

  

Sur la base des cartes et informations fournies par l’échevine elle-même (en date du 29 mai), BRUZZ a effectué ses propres calculs : la Ville n’aurait pas réalisé 39 km d’infrastructure cyclable, mais bien 10,6 km (11,8 km desquels il faut soustraire 1,2 km d’infrastructures supprimées). La Région a pour sa part réalisé 4,2 km de pistes cyclables sur le territoire bruxellois. 

Drève Sainte-Anne à Laeken

Derrière ces chiffres, se cache en outre une autre réalité : la conception très critiquable de certaines pistes cyclables effectivement réalisées par la Ville, comme sur la Drève Sainte-Anne ou sur la chaussée Romaine, réalisées en dépit du bon sens et sans aucune consultation des associations d’usagers cyclistes. Quant aux projets de pistes cyclables sécurisées à venir, ils peinent à masquer l’absence de plan de mobilité et de vision globale concernant la mobilité à Bruxelles-Ville. 

À moins de cinq mois des élections communales, on doute très fort que ce piètre bilan puisse encore s'améliorer. 

Florine Cuignet

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