…il y a vingt ans! Le commissaire européen alors responsable de l’environnement, Carlo Ripa di Meana, présentait les résultats d’une étude1 sérieuse sur le thème de la ville sans voiture. Alors que certaines villes belges deviennent de plus en plus désagréables à vivre avec un air pollué, des embouteillages continus, une cacophonie de bruits motorisés, des quartiers peu conviviaux, rien de tel que la sortie du tiroir des résultats de cette étude pour ranimer nos consciences et remettre le sujet sur la table : des villes sans voitures, c’est possible et rentable !

Savourons quelques extraits d’une étude peu diffusée et devenue presque confidentielle. “ L’étude a prouvé que :

  • Des villes sans voitures, urbanistiquement conçues d’après le modèle qui se dégage du Livre vert et dotées d’un nouveau système de transport expressément pensé pour elles, sont non seulement plus vivables à tous égards (tant socialement qu’écologiquement), plus accessibles et traversables en peu de temps, mais elles pourraient être réalisées au prix d’investissements en mobilité nettement moindres que ceux d’aujourd’hui, avec un système de transport moins coûteux à gérer, des économies d’énergie significatives, un plaisir visuel amélioré et une restitution, à chacun de ses habitants, d’une part importante de son temps.
  • La prédominance de la voiture n’est donc pas fondée sur les lois inexorables du marché, mais sur leur violation, sur l’ignorance par les bilans écologiques des externalités négatives ou l’omission de données positives […].
  • Pour cela, nous avons exploré la physionomie de villes avec moins de voitures […]. L’hypothèse de la construction d’une ville sans voitures se révèle donc parfaitement réalisable sur tous les plans, à commencer par l’économique.”

En effet, selon le rapport officiel de la Commission européenne, la mise en place de villes sans voiture est avantageux économiquement : “Selon la densité de l’agglomération, la ville sans voiture coûterait de 2 à 5 fois moins que nos cités congestionnées”.

Embouteillages à Bruxelles

Sans parler des conclusions sur la reconversion de l’industrie automobile : “Pour négocier ce virage, il convient non seulement de repenser les cités dans une perspective qui ne se borne pas à l’aménagement du territoire, mais encore de fournir un effort particulier pour persuader les grandes sociétés automobiles d’organiser une réflexion stratégique et de réorienter dûment leurs activités et leur production”.

Depuis ce constat en 1992, le parc automobile belge a augmenté d’au moins 35%, aucun automobiliste ne paie le prix réel des nuisances qu’il procure et les alternatives, dont le vélo, ne sont toujours pas suffisamment prises au sérieux.

Aurélie Willems

SOURCE : CARFREE FRANCE

1Tecnoser, Proposition de recherche pour une ville sans voiture, Roma, Ing. Fabio Maria Ciuffini (Coordonnateur), Ing. Francesca Ciuffini, Arch. Aldo Tarquini, 10/12/1991.

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